Les peuples dits « sans écriture » ne sont pas pour autant des peuples « sans lecture ». Bien au contraire,
ces peuples — aborigène, kanak, ma’ohi —, que l’on a dit primitifs lisent. Ils lisent beaucoup et souvent, ils lisent en
tout et partout. Ils savent lire ce que nous, gens de sociétés « modernes» et même « postmodernes » ne savons plus
lire. La nature, dans toutes ses dimensions visibles et invisibles, est un inépuisable livre de lecture, une encyclopédie,
une somme de connaissances.
Pour les Anunga, le peuple «autour de Uluru », le Grand Rocher est l’encyclopédie première et ultime, celle qui contient
tout, là où tout est écrit, de l’origine du monde à l’origine du peuple, jusqu’à la fin de cette vie. Il y a, écrit sur ce Rocher,
d’une façon que je ne sais pas lire, le devenir de chacun des Anunga et de chacun d’entre nous.
Les Anunga savent lire la nature, tout simplement, et c’est une capacité sans limite, un trésor que nous avons essayé
d’approcher en faisant, à notre tour, la marche de la connaissance et de la rencontre.

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