
Une causerie se déroulait le 24 Juin 2020 à la Librairie Calédolivres de Nouméa autour de l’ouvrage “Trois Femmes”. La soirée était animée par Thierry Charton.
Présentation de l’éditeur Au vent des îles
Des vies « sans défaite ni combat », dans tout ce que l’ordinaire peut offrir de merveilleux pour celui qui sait observer, ressentir et dire le moindre souffle, la plus infime palpitation. Nicolas Kurtovitch compose ici l’un de ses recueils les plus personnels où souvenirs, contes et réflexions poétiques s’entremêlent. Tisserand, il noue un à un les fils des mémoires et des instants vécus ou imaginaires pour nous dire l’importance d’être au monde en pleine conscience, de transmettre, de célébrer le pouvoir de la littérature et de l’humanité.
Cet ouvrage a bénéficié du soutien de la Province Sud.
Quelques lignes à propos du recueil par Thierry Charton.
Dans Trois femmes, Nicolas Kurtovich use de l’observation des
hommes pour évaluer la nature et le sens de l’existence humaine. Mais ces
femmes et ces hommes ne sont pas toutes les femmes ni tous les hommes.
Ces gens, dans Trois femmes, ce sont les modestes, les démunis, les déracinés, les enfants abandonnés, les prisonniers, les clochards, trois
femmes calédoniennes, Nicolas lui-même, un oiseau, un arbre.
Nicolas donne un nom et une mémoire à ces gens ordinaires, sans nom et sans mémoire, presque sans visage, surtout sans voix, que notre histoire oublie et intègre de force, sans distinction, dans ce grand tout analytique qu’on appelle « le peuplement de la Nouvelle-Calédonie », cette donnée qui ne dit plus l’entrelacement singulier entre les peuples mélanésiens et ceux précipité, souvent, contre eux-mêmes, sur île de la Nouvelle-Calédonie. Ce que la littérature nous offre, ce que le recueil de Nicolas nous donne à entendre et à voir, c’est l’éternel secret des âmes inaudibles, l’éternel présent de la mémoire sauvée, pour revenir à notre point de départ. La nouvelle Un journal (page 209) nous précise la tâche de l’écrivain qui se met au service des hommes et des voix inaudibles pour être plus justement au service de lui-même et de sa voix.