Jean Vanmai Président de l’AENC en compagnie de Frédéric Ohlen, récipiendaire de la médaille d’officier des Arts et des lettres en 2019 par Thierry Lataste au Haussariat
CONTRAINT DE DEFENDRE MON HONNEUR… Oui ! Contraint et forcé de défendre mon honneur… Car en relisant le chapitre me concernant dans « Le pays du Non-dit », réédition 2019 de L-J Barbançon, je constate qu’il n’a rien changé. C’est le même texte publié il y a 25 ans, dans lequel il avait supputé d’une façon erronée et méprisable à mon égard. Alors qu’il s’était déjà excusé, lors d’une rencontre chez des amis, pour avoir écrit des contre-vérités sur mon compte. Et, du coup, bon bougre, je lui avais même « pardonné »… en ce temps-là ! Pourquoi remettre le même brûlot aujourd’hui ? Toute réédition devrait être actualisée ! Or, il ne l’a pas fait. Sans doute parce qu’en le corrigeant afin de le remettre dans son contexte réel, ce texte d’une part n’a plus aucun intérêt. Et d’autre part, sa haine incommensurable de me voir rejoindre les rangs du RPCR l’avait poussé à écrire les pires contre-vérités. C’était à une époque où il était violemment anti Jacques Lafleur & anti RPCR. Ce qu’il ignorait, c’est que je m’étais engagé politiquement par devoir à cause du non-engagement de la population d’origine vietnamienne durant les « événements ». Ce qui faisait croire hélas aux Calédoniens (avec tous les dangers que cela pouvait comporter) que nous étions sympathisants « indépendantistes ». Or la vérité était toute simple : les Vietnamiens devenus commerçants pour la plupart, comptaient parmi leurs clients des Kanak ! REMARQUE : de anti-RPCR notoire qu’il était, M. Barbançon serait-il devenu lui-même pro-RPCR ?… Puisqu’il est maintenant l’invité régulier des émissions de RRB pour les questions politiques… La « roue tourne » (et les individus avec ?). « AU PAYS DU TROP-DIT… » de Barbançon (suite) Analyses des textes du « Pays du non-dit », sur mon compte : « La bonne société de Nouméa continua de bouder l’auteur jusqu’à ce qu’il commette des histoires de plus en plus édulcorées et aseptisées dont l’apothéose fut sans conteste Lawi et Sébastien, un feuilleton télévisé commandé pour la campagne du référendum de 1987, sur l’amitié entre un jeune Kanak et un jeune Caldoche. Depuis que l’on a collé sur les murs de Paris des affiches représentant un soldat de la Wehrmacht tenant un enfant français dans les bras, en matière de propagande, on n’a pas fait pire.» MENSONGES : L’idée du film Lawi et Sébastien était venue non pas du RPCR ni de Jacques Lafleur, mais d’un conte de Noël « Lawis & Sébastien » que j’avais écrit pour un hebdomadaire local Télé 7 Jours, l’année précédente, en 1986. Avec Walles Kotra et feu J-Claude Gelin, directeur RFO de l’époque, nous voulions à notre tour nous inspirer de ce conte et réaliser ensemble le premier film-fiction de 27mn de RFO-Nouméa. Un film tendre et attachant, avec des rencontres un peu improbables, sur l’amitié entre un jeune Kanak et un jeune Caldoche ; cependant la poésie du conte, l’intention de fraternité sont présentes et réelles ; j’en ai profité pour décliner les paysages, l’économie, la pratique du partage. C’est vraiment une belle réalisation sur l’amitié qui n’a rien à voir avec le soldat de la Wehrmacht tenant un enfant français dans les bras… C’est le hasard qui avait voulu qu’au jour de l’inauguration du film, se trouvait à Nouméa le ministre Bernard Pons. RFO l’avait donc invité pour le visionnage… A ce moment-là je n’avais aucune relation politique avec le RPCR ! Voilà tout ! D’autre part, Lawi & Sébatien réalisé en 1987, n’a jamais été récompensé en quoi que ce soit à ma connaissance (pourtant j’ai bonne mémoire). Et surtout pas par Jacques Lafleur ni par le RPCR !… Qui mieux que moi (l’auteur) peut affirmer une telle vérité ?… DATES PRECISES DE LAWI & SEBASTIEN – Conte de Noël dans Télé 7 Jours NC Année 1986 – Film Fiction de 27mn par RFO NC Année 1987 – Membre du CONGRES DE LA NOUVELLE-CALEDONIE de 1988 à 1995. – CHAN DANG FILM RFO Année 1991. SUITE EXTRAIT : L’auteur est récompensé, honoré, reçu et même, quelques mois plus tard, élu au Congrès sur la liste du député. On lui consacre une émission télévisée, célébrant les mérites du premier représentant des Vietnamiens élu dans une assemblée politique. Quelques jours plus tard, un communiqué est diffusé, précisant que l’auteur en question a été élu à titre personnel et non pas au nom des Vietnamiens. La communauté a réagi, rappelant ainsi que si elle a su pardonner, elle n’a rien oublié ». FAUX : L’affirmation selon laquelle la « bonne société » de l’époque aurait boudé Chan Dang constitue également une fausse affirmation de sa part. La vérité était tout autre. En effet, mes compatriotes qui avaient connu la période anti-viet à Nouméa suite à la chute de Dien Bien Phu, étaient inquiets et même furieux contre moi pour avoir osé écrire une telle histoire. Par contre et à ma très grande surprise, j’étais fortement soutenu depuis le premier jour par la population calédonienne (la « bonne société »?) dans son ensemble. Et ce depuis presque 40 ans ! Excepté quelques-uns dont Barbançon, évidemment ! INSULTE A LA VERITE HISTORIQUE : Dois-je aujourd’hui, dans cette réédition mensongère me concernant, me taire et laisser croire à la génération montante, dont mes enfants et petits-enfants, que j’ai eu « gloire » et « récompenses » grâce plutôt à Lawi & Sébastien, mais non pas grâce à Chän Dang ? Ceci constitue également une insulte à la vérité historique. Et indigne d’un auteur qui mélange ou inverse les dates des événements comme cela l’arrange au grès de ses humeurs ou plutôt de ses… rancœurs (pour ne pas dire plus…). EXTRAIT D’UN AUTRE MAIL : Il est vrai qu’il est fait allusion à toi (sans que ton nom ne soit explicitement cité), et il est également vrai que Louis-José porte un regard assez sévère sur tes romans (comme sur les romans de tous les Calédoniens, à part Mariotti !…) SOIT : Mais de quelles qualifications littéraires cet ancien professeur d’histoire de collège s’attribue-t-il pour débiter des jugements aussi péremptoires sur les auteurs calédoniens ? Et en écrivant ceci, je comprends mieux maintenant la raison pour laquelle une de mes connaissances ainsi qu’un membre de ma communauté m’avaient posé un jour la même question : « A part Chân Dang, pourquoi continuer à écrire alors que tes autres livres ne valent pas grand-chose ? »… Ne comprenant trop pourquoi tout d’abord, lorsque je réalisais enfin qu’ils avaient dû lire les insinuations douteuses de Barbançon dans « Le pays du… trop-dit ». Pour terminer, je vous propose justement de prendre connaissance plusieurs Pièces-jointes, écrites par des auteurs connus, notamment un extrait ci-dessous par Georges Ollivier Château-Reynaud, passé Président de la SGDL à Paris (Société des Gens de Lettres) qui en 2002 avait préfacé mon livre « La ville aux mille collines » le Tome 3 de la trilogie Pilou-Pilou qui a pourtant été écrit vingt ans après Chân Dang ! « Jean Vanmai a reçu à profusion ce qui manque le plus aux écrivains français d’aujourd’hui : le souffle du romancier. À côté de ce coureur de fond, nombre de sprinters hexagonaux font piètre figure. C’est sans doute qu’il est porté par son sujet immense, par l’audace tranquille avec laquelle il s’y est collé, par l’opiniâtreté avec laquelle il s’y est tenu… L’ouvrage et la trilogie s’achèvent sur un message humaniste d’espoir et de concorde. Les Duchenal de Jean Vanmai, frères dans leur différence, sont exemplaires et symbolisent légitimement le dilemme et la chance de leur île. En cela aussi Jean Vanmai est un bâtisseur. » Paris, mai 2002. Georges-Olivier Châteaureynaud Président de la Société des Gens de Lettres de France Pièces-Jointes : Préface Tome 3 par Georges-Olivier Châteaureynaud Avis de Jean-Claude Bourdais sur Pilou Tom e 3 Et de Frédéric Angleviel sur le « Pays du non-dit » La ville aux mille collines Pilou Tome 3 Préface de Georges-Olivier Châteaureynaud Président de la Société des Gens de Lettres de France Je me souviens, visitant la presqu’île de Ducos et la baie des Dames, d’avoir tenté, d’imaginer ce qu’avait pu être la détresse des déportés de 72 face à la muraille plane, épaisse de 18.000 kilomètres, qui les séparait à présent de tout ce qui avait fait leur vie. Ce sentiment d’exil n’est pas étranger à la sensibilité néo-calédonienne. Il est présent, me semble-t-il, dans l’œuvre d’écrivains calédoniens contemporains comme Eric Fougère ou Frédéric Olhen… Mais peut-être est-il en fait propre aux poètes, sous toutes les latitudes ? Il n’est guère décelable chez Claudine Jacques, et pas du tout chez Jean Vanmai. Les personnages innombrables de la saga monumentale que vient de clore La ville aux mille collines de Vanmai vivent à l’évidence de plain-pied le monde qui leur est dévolu. Jean Vanmai appartient à la race des écrivains-bâtisseurs, il est même de ceux qui dédaignent les petits kiosques et les pavillons pour s’attaquer à de grands travaux pharaoniques. Comme Balzac ou Zola, il crée un monde. Le sien affectera les contours de cette Nouvelle-Calédonie où il est né en 1940, à la mine Chagrin de Koumac, au sein de la communauté vietnamienne. L’histoire des Tonkinois de Calédonie, monument annexe mais sans doute infiniment cher à ses yeux, il l’a racontée ailleurs, dans Chân Dang et Fils de Chân Dang. Les trois forts volumes de Pilou-Pilou veulent englober la totalité de l’histoire de l’île, à travers les générations qui s’y sont succédées depuis les terribles premières pages de Chapeau de paille, qui voient Atéo Pouréparé échapper aux guerriers de Pouadié. Jean Vanmai a reçu à profusion ce qui manque le plus aux écrivains français d’aujourd’hui : le souffle du romancier. À côté de ce coureur de fond, nombre de sprinters hexagonaux font piètre figure. C’est sans doute qu’il est porté par son sujet immense, par l’audace tranquille avec laquelle il s’y est collé, par l’opiniâtreté avec laquelle il s’y est tenu. L’action de « La ville aux mille collines » va des années trente à nos jours, ou presque – les événements de 1984 fournissent bien entendu aux chronologies néo-calédoniennes une butée provisoire comme ils fourniront dans l’avenir un repère ou un seuil : c’est à compter de là qu’on est entré, peut-être, dans un âge adulte des communautés, ou de la vie en commun ? L’ouvrage et la trilogie s’achèvent sur un message humaniste d’espoir et de concorde. Les Duchenal de Jean Vanmai, frères dans leur différence, sont exemplaires et symbolisent légitimement le dilemme et la chance de leur île. En cela aussi Jean Vanmai est un bâtisseur. Paris, mai 2002. * S.D.G.L. Article de Jean-Claude Bourdais, écrivain, Lauréat du Prix Insulaire d’Ouessant, 2001. sur La ville aux mille collines La ville aux mille collines, tome 3 de Pilou-Pilou, que vient de publier Jean Vanmai aux éditions de l’Océanie est un livre qui se dévore pour plusieurs raisons. Il commence en avril 1931 par le survol de la ville de Nouméa par Francis Duchenal, « ex-transporté », lors d’un meeting aérien où pour 50 francs on pouvait « connaître le grand frisson ». Bienvenue à bord pour suivre, au fil des chapitres, la saga calédonienne, passionnante, riche en évènements, en histoires, en personnages. Le roman fonctionne bien : exemplaire même à certains égards. Si vous voulez comprendre la Nouvelle-Calédonie, il faut lire l’histoire de la famille Duchenal, celles d’Ernest Chautard et de Roland de la Gardière, d’Arthur Labourdais, ou de Jo Serafinopoulos, leurs alliances, leur métissage, leurs réussites, leurs échecs. Vous comprendrez comment et à quel prix se sont construites les grandes propriétés comme la Cascadière, comment elles peuvent aussi péricliter voire s’effondrer. Tout est une histoire d’hommes, costauds, travailleurs, tenaces, faibles, forts, rusés, beaux, moches, timides, grandes gueules, et de femmes aussi, exemplaires, dévouées, courageuses, morales, immorales, faciles, exigeantes. Ces hommes sont Kanak, Vietnamiens, Wallisiens, Grecs, Lillois, fonctionnaires métropolitains, ex-bagnards etc… Je mélange tout volontairement. Car ce livre a le mérite de faire comprendre comment s’est faite la Calédonie d’aujourd’hui. Et tout cela sur un fond historique riche. Avec son style agréable et imagé, Jean Vanmai vous fait vivre comme si vous y étiez, aussi bien l’arrivée des communications modernes et de l’automobile, l’exploitation des trocas, le « badaboum » du nickel ou l’incroyable débarquement des Américains, que l’exposition universelle de 1931 vécue par les Kanak. Par moment on a l’impression d’être au cinéma devant une superproduction hollywoodienne. L’histoire de la Nouvelle-Calédonie se montre d’une grande richesse, aussi particulière que périlleuse. Jean Vanmai a le mérite de nous expliquer comment s’est constitué le socle de la Calédonie blanche d’aujourd’hui, son histoire, ses enjeux, en insistant sur la diversité du peuplement et des habitants. C’est un livre humaniste. Il donne à écouter et comprendre tous les avis et points de vue. Il donne envie de respecter et d’aimer tout le monde. On comprend alors son exergue : « A tous les habitants de la Nouvelle-Calédonie ». C’est un bon roman historique. Toute personne intéressée ou concernée par la Nouvelle-Calédonie se doit de le lire. Certains chapitres procurent un réel plaisir, et cette jubilation que donne toujours la lecture d’un bon livre. Mais voilà, le fond de l’histoire où se déroule ce roman correspond aussi à une tranche d’Histoire tout court. Et c’est là que ce livre possède donc une autre dimension qui dépasse celle du roman. Ce qui explique aussi que ce livre était attendu par certains. Quelle version va raconter Jean Vanmai ? De quel côté va-t-il raconter l’histoire récente de ce pays ? Comment va-t-il raconter le mouvement indépendantiste, les fameux « évènements », les accords de Matignon, la position des Calédoniens d’ici, la position de la France ? Va-t-il prendre parti ? Comment va-t-il s’en sortir pour ne déplaire à personne (chose très peu évidente ici, voire quasi-impossible) ? Je prédis sans grand mérite que les avis vont être forcément partagés, d’où à souligner le courage de Jean Vanmai d’affronter le verdict. La ville aux mille collines reste un roman formidable qu’il fallait écrire et il faut saluer Jean Vanmai de s’y être attelé. C’est un exemple à suivre… Dans la salle surchauffée mais climatisée, les paris sont faits, le croupier vient de jeter son « rien ne va plus ». Les regards tendus suivent l’interminable trajectoire de la petite bille blanche qui semble ne pas vouloir s’immobiliser. Jean-Claude Bourdais Le pays du Non-Dit. Regards sur la Nouvelle-Calédonie de Barbançon Louis- José (Ouvrage de 133 pages à compte d’auteur : 1992) ———————- L’auteur est un professeur d’histoire de collège qui participe à la vie politique de la N-C de 1982 à 1984. Cet opuscule-pamphlet est consacré « au droit à l’impertinence » d’un homme blessé qui en page 8 se demande si l’on a « le droit d’écrire lorsque sociologiquement, historiquement, électoralement, on n’existe pas ou si peu ? » Sa réponse figure à la page 5, puisque pour lui « dans le monde européen, tant que l’on n’a pas écrit, on n’existe pas ! » Cet enseignant pose donc un regard amer et désabusé sur la vie politique, sociale et économique de la N-C des vingt dernières années. Témoignages écrits à l’acide, réflexions philosophiques, introspections fréquentes, rumeurs plus ou moins fondées, descriptions à clé, brûlots politiques, propos de salon se succèdent et se chevauchent pour nous donner une approche attachante par sa fausse naïveté, mais ô combien agaçante-dérangeante, de ce pays du non-dit. Frédéric Angleviel 1994