En Nouvelle-Calédonie, dans cette terre de contraste, de parole et de partage comme l’indique la devise, la figure de Jean Mariotti, référent de la littérature locale occupe une place de choix. Comme d’autres Beaudoux ou Anova, mais différemment il a occupé dés son enfance  une place particulière en tant qu’ enfant blanc, fils de bagnard réhabilité, vivant en terre kanak. Une double culture grandissait alors en lui à mesure  qu’il avançait en âge nourrissant son imaginaire grâce à une observation minutieuse de la société locale. Sa singularité c’est finalement d’avoir toujours été attaché à son terroir natal, en relatant dans toute son œuvre littéraire son île avec ses qualités culturelles et sociales particulières.

Si l’on prends « Les contes de Poindi »  il nous parle de ce rapport humain entre lui et une femme kanak qui lui a transmis des valeurs comme s’ il était son propre fils. Il sait en parler avec   respect, tout en faisant émerger les croyances locales sur le même plan que celles des autres cultures.
Ses romans décrivent davantage le contexte colonial avec leurs lots de bouleversements entre deux mondes, où chacun y perd quelque chose mais Mariotti l’écrivain relate toujours avec humilité et par l’écriture  ces souffrances qui jalonnent l’ile. Au final Jean Mariotti a été et reste un passeur de temps et d’histoire. Rappelons qu’il a connu non seulement le temps de  la colonisation mais également, la Première Guerre mondiale et une grande révolte kanake (1917), puis la Deuxième Guerre mondiale pendant laquelle il a été fait prisonnier.
L’AENC se devait de promouvoir son œuvre en le nommant Membre d’Honneur de l’Association des écrivains de la Nouvelle Calédonie dés à présent et pour les générations futures qui se priveraient d’un grand talent en l’ignorant.

Alexandre Rosada
Président AENC

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