Jean MARIOTTI

Jean Mariotti, né le 23 août 1901 à Farino en Nouvelle-Calédonie et mort dans le 20e arrondissement de Paris le 21 juin 1975, est un
écrivain français qui a fortement marqué l’histoire littéraire de l’archipel de Nouvelle-Calédonie.
Deux émissions radiophoniques réalisées par A.Rosada qui relatent sa vie et son œuvre au travers de témoignages d’écrivains, d’amis et de sa famille.

Réalisées en 2002 à RFO Nouvelle Calédonie.

En hommage à son héritage littéraire nous vous proposons de ré-entendre notre émission et de (re) découvrir la vie et les œuvres
de cet écrivain calédonien. Grâce à des enregistrements datant des années 50, acquis par le Centre de Documentation Pédagogique, la voix
de Jean Mariotti retentit, avec des extraits d’émissions radiophoniques de José Pivin et Louis Mollion.

Ainsi, notre émission évoque la vie de Jean Mariotti, depuis son enfance à Farino où son père Paul Louis, corse de naissance s’est installé avec sa famille. Voeuf en 1898 d’une première femme, Marie Louise, il épouse en 1899 une italienne de l’adriatique, Marguerite Aina.

Six enfants naîtront de cette union dont Jean Mariotti. Élevé dans la brousse au milieu de la culture blanche et des tribus Kanak,

Jean Mariotti, va très vite être imprégné de cette double culture.
D’un côté Watchouma, la popinée, mère Kanak adoptive, lui raconte les contes et légendes Kanak, de l’autre sa mère légitime peuple son nnimaginaire de culture blanche avec son univers occidental…
Loin de créer une confusion chez Jean Mariotti ces deux mondes cohabitent et il en crée un troisième, le sien propre celui du rêve, une synthèse « un pays spécial » disait-il.

Nous évoquons ensuite la vie à Farino et l’éducation de Jean Mariotti avec les leçons si spéciales de l’institutrice Mme Plugnan armée de ses livres scolaires qui crée sans le vouloir un nouveau dualisme dans l’esprit de l’enfant, entre la vérité imprimée qu’elle enseigne et l’inconnu de l’ailleurs, celui des mondes rêvés par Jean MAriotti.
Des textes lus de l’auteur par Frédéric Ohlen nous permettent de mieux saisir la puissance de cette dualité.

Puis nous poursuivons notre évocation, avec l’adolescence de Jean Mariotti au Lycée Lapérouse, sa vie de stockman dans la propriété familiale…puis la rupture, le départ pour l’ailleurs, la Métropole, car dit-il :
« à mesure que l’on grandit, l’île devient plus petite »

La première partie du documentaire s’achève avec l’arrivée de Jean Mariotti en métropole.

Ainsi la ré-édition des « Nouveaux contes de Poindi » nous permet-elle de renouer avec cet auteur immense.
Dans la préface Mireille Soury Lavergne nous indique « ce sont des mythes kanak écrits en France par un Calédonien d’origine Européenne, pour des lecteurs indifféremment enfants ou adultes, européens ou Kanak ».

Nous pouvons en effet lire « La Légende du Feu » et « La Légende de la Hache ».

Dans le premier conte, Poindi assis au coin du feu raconte à son fils Aïni la légende du feu donné aux hommes par l’ancêtre Tchou.
Dans le deuxième, Poindi reçoit des esprits, la hache ostensoir qui lui permet de retrouver magiquement le chemin de la Vallée étrange.

Ces « Nouveaux Contes » témoignent d’un métissage culturel d’une rare fécondité, humanisme garant des traditions kanak » nous dit Mireille Soury Lavergne. La grande sensibilité de l’auteur pour la nature est un trait marquant des Nouveaux Contes poursuit-elle. Si les animaux
étaient au centre des Contes de Poindi, içi c’est la plante et le minéral qui dominent les Nouveaux Contes précise-t-elle.

Ces textes ont été écrits entre 1942 et 1944, ils étaient introuvables depuis 1945, nous dit Bernard Gasser.

Œuvres de Jean MARIOTTI

Au fil des jours. Tout est, peut-être, inutile, Paris, Flammarion,
1929, 296 p., autofiction.

Takata d’Aïmos, Paris, Flammarion, 1930, 249 p. (réédité à Nouméa en
1995 puis de nouveau en 1999), roman fantastique inspiré d’une légende
traditionnelle kanak.

Remords, Paris, Flammarion, 1931, 283 p. (réédité à Nouméa en 1997),
roman psychologique sur les bagnards.

Gisèle (sous le pseudonyme d’Armel Yette, en collaboration avec
Francis Ambrière), Paris, Flammarion, 1933.

À bord de l’incertaine, Paris, Stock, Delamain et Boutelleau, 1942,
283 p. (réédité à Papeete en 1981 puis à Nouméa en 1996 et en 2000),
récit de fiction se situant dans un pays imaginaire mais inspiré de
son enfance dans le petit village calédonien de Farino.

Les Contes de Poindi. La Conquête du séjour paisible, Paris, Stock,
1952, 252 p., roman sur la base de récits légendaires et mythologiques
kanak s’inscrivant dans le cycle des Contes de Poindi.
Daphné, Paris, Gallimard, 1959.