Lilia KOWAL

L’écriture est un moyen essentiel pour me connaître, me reconnaître et exister.

A l’âge de 13 ans, j’ai écrit mon premier roman, Lilikate, et deux ans plus tard, j’ai publié mon deuxième roman. Actuellement, je suis en prépa lettres, ce qui me permet de développer mon imagination, mes pensées et ma réflexion.

A travers l’écriture, je peux exprimer qui je suis et laisser mon âme changeante s’exprimer.

C’est une forme d’art qui me passionne et qui me permet de m’évader dans un univers créatif.

Ecrits

Les tourments de mon âme

Dans les abîmes sombres de mon âme tourmentée, je t’offre les échos les plus profonds de ma douleur. Né au cœur d’une tempête déchaînée, je suis condamné à semer le chaos et la souffrance sur mon passage. Mon cœur, tel un brasier ardent, ne connaît que les flammes dévorantes qui engloutissent tout sur leur passage, et les chaînes qui emprisonnent les amoureux dans une étreinte cruelle. C’est le langage que je parle, celui du fléau et de l’agonie, une symphonie mélancolique qui résonne dans les recoins les plus sombres de mon être. La tempête est tout ce que je peux offrir, car c’est tout ce que je connais. Elle est mon refuge, ma muse et ma malédiction, une force destructrice qui consume tout sur son passage.

 


Théatre

La Révolte

PERSONNAGES

MARY WOLLSTONECRAFT, juge

CONSTANCE, vice-présidente

ANGELA, historienne

LOUISE, citoyenne

BRUNO LEMARCHAND, président de la République des hommes

ELLIOT, conseiller du président

TOM, citoyen

Décor

  Jeudi 9 septembre 2010 à 9h30, dans une salle d’audience à Homme-ville, six personnes réunies. A gauche Constance, Louise et Angela assisent face à Bruno Lemarchand, Elliot et Tom. Au milieu, se tient Mary Wollstonecraft avec un bâton dans la main droite. Les hommes semblent nerveux et transpirent à grandes gouttent. Tandis que les femmes sont calmes et confiantes. La salle d’audience est vide. Seuls ces personnages y sont. Mary Wollstonecraft frappe le sol trois fois avec son bâton.

Scène 1

MARY WOLLSTONECRAFT. – Bien. La séance est ouverte. Aujourd’hui, nous sommes tous réunis pour débattre sur un sujet qui concerne bon nombres d’entre nous…

BRUNO LEMARCHAND. – Nous faire déplacer pour un sujet aussi extravagant ! Je suis surchargé de travail. Et vous ma vice-présidente, vous prenez parti d’un sujet sans grande valeur. Maintenant hâtez-vous.

CONSTANCE. – « Extravagant » !? « Sans grande valeur » !? Je ne le crois pas. Que diable dites-vous !? Vous nous en voyez navrées.

ELLIOT. – Le président a tout à fait raison malotru !

ANGELA. – Que diable dites-vous !? Vous nous en voyez navrées.

TOM. – Vous n’êtes que des citoyennes. Vous n’avez rien à nous apprendre.

ANGELA, CONSTANCE, d’une seule voix. – Que diable dites-vous !

LOUISE, à Tom. – Tout comme moi mon chère, vous n’êtes qu’un simple citoyen.

BRUNO LEMARCHAND. – Laissez notre confrère tranquille je vous prie.

  Mary Wollstonecraft donne trois coups de bâtons à chacun des hommes.

BRUNO LEMARCHAND, ELLIOT, TOM, d’une seule voix. – Aïe !

MARY WOLLSTONECRAFT. – Un peu de tenue messieurs. Elle racle sa gorge. Nous allons donc aborder un sujet d’une grande importance. Après avoir écouté chacune d’entre vous, je donnerai mon verdict qui décidera de cet enjeu. Bien. Constance ouvrez le bal.

CONSTANCE. – Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits…

ELLIOT. – Je m’y oppose. Mary Wollstonecraft donne trois coups de bâtons à Elliot. Aïe !

MARY WOOLSTONECRAFT. – Ne l’interrompez guère !

CONSTANCE. – Comme je disais à l’instant, nous naissons tous égaux en droits. Mais tout cela est usurpation. Les femmes qui se battent pour leurs droits, sont souvent cible d’une répression accrue. Nous nous mobilisons pour défendre ces droits.

LOUISE. – Nous sommes la cible de discrimination à Homme-ville.

BRUNO LEMARCHAND, ELLIOT, TOM, d’une seule voix. – Que diable dites-vous !?

  Mary Wollstonecraft donne trois coups de bâtons à chacun d’eux.

MARY WOOLSTONECRAFT. – Si je ne vous donne pas la parole, aucun mot ne doit sortir de vos bouches.

BRUNO LEMARCHAND. – Mais…

MARY WOOLSTONECRAFT. – Pas un mot ! Constance veuillez reprendre.

CONSTANCE. – Les inégalités de genre restent profondément ancrées dans toutes les sociétés. Les droits des femmes sont souvent bafoués, leurs perspectives d’avenir limitées et leurs voix réduites au silence en termes de prises de décision. N’est-ce pas monsieur le président.

  Il ne parle pas.

MARY WOLLSTONECRAFT. – Veuillez poursuivre.

CONSTANCE. – Dans notre pays, aussi bien dans la sphère publique que privée, des plus hautes instances jusqu’à la cellule familiale, les femmes continuent de rencontrer de nombreux obstacles pour participer aux décisions qui affectent la vie. Ici, 14% des maires sont des femmes alors qu’elles représentent 53% du corps électoral.

  Mary Wollstonecraft, les scrutent un à un.

MARY WOLLSTONECRAFT. – Tom, je vois votre impatience. Maintenant, vous pouvez parler.

TOM. – Les femmes sont incapables de prendre des décisions elles-mêmes. Elles n’ont pas un esprit apte à agir comme nous les hommes.

CONSTANCE, ANGELA, LOUISE, à l’unisson. – Comment osez-vous !?

MARY WOLLSTONECRAFT. – Mesdames veuillez-vous calmer. Monsieur le président si vous voulez bien.

BRUNO LEMARCHAND. – Madame la juge, messieurs avez-vous déjà vu une femme diriger un pays ? Être autonome ? Moi non. Les femmes sont des incompétentes. Mesdames, estimez-vous heureuses de travailler ici à Homme-ville.

ELLIOT. – Je suis tout à fait d’accord. Si les femmes prenaient possession du pouvoir, nous serions tous dans l’embarras. Les femmes ne sont pas comparables aux hommes dans tous les domaines. Nous, nous sommes au sommet tandis qu’elles sont…j’espère que vous comprenez mes dires.

CONSTANCE. – Que diable dites-vous !?

ANGELA. – Que diable dites-vous !?

LOUISE. – Que diable dites-vous !?

MARY WOLLSTONECRAFT. – Constance, prenez la parole.

CONSTANCE. – Monsieur le président, contrairement à vous, je dirigerai le pays avec compassion. Vous, vous régnez sur ce pays presque sous une dictature ! Nous ne sommes pas dans un pays libre. Les femmes de ce pays sont réduites au silence ! Je saurai prendre les bonnes décisions. Les femmes elles aussi sont aptes à gouverner.

Mary Wollstonecraft hoche la tête. Bruno Lemarchand, la regarde avec nervosité.

MARY WOLLSTONECRAFT. – Je comprends. Passons. Angela, veuillez prendre la parole.

ANGELA. – En termes de vie quotidienne et d’accès aux ressources économiques…

ELLIOT. – C’est absurde !

BRUNO LEMARCHAND, TOM, ensemble. – C’est absurde !

  Mary Wollstonecraft donne trois coups de bâtons aux trois messieurs.

MARY WOLLSTONECRAFT. – Cessez de l’interrompre. Encore une remarque et vous subirez plus que trois coups de bâtons !

  Angela, Louise et Constance rigolent.

ANGELA. – Comme je disais, en termes de vie quotidienne et d’accès aux ressources économiques, il y a une grande injustice. Dans notre pays nous avons ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, des lois sexistes régissent toujours le mariage, la propriété et l’héritage. Ainsi, les femmes ne possèdent que 20% des terres cultivées dans le monde. Mais c’est aussi le cas dans les sociétés « égalitaires » : dans nos entreprises, le salaire horaire des hommes est supérieur de 16% à celui des femmes. Croyez-vous cela juste ?

BRUNO LEMARCHAND. – C’est tout à fait normal ! Certains travaux ne conviennent pas aux femmes !

ELLIOT. – Avez-vous vu une femme travailler dans une usine ? Ou qui est chef d’entreprise ?

TOM. – Avec le plus grand respect que je vous dois mesdames, les hommes sont faits pour travailler tandis que les femmes…

LOUISE. – Sont bonnes à rester à la maison et garder les enfants !?

ANGELA. – A se pomponner toute la journée !?

CONSTANCE. – Les femmes sont aussi compétentes que les hommes ! Voyez-vous, monsieur le président, me refile toutes ses tâches pour se prélasser ! Lui contrairement à moi, ne fait aucun effort !

BRUNO LEMARCHAND, il sut à grandes gouttes. – Comment osez-vous dire des propos aussi mensongers !?

ELLIOT. – Vous êtes si mesquines !

TOM. – Vous êtes si mesquines !

ANGELA, CONSTANCE, LOUISE, ensemble. – Que diable dites-vous !?

  Mary Wollstonecraft, les frappe.

MARY WOLLSTONECRAFT. – Laissons parlez Louise. Après, je donnerai mon verdict.

  Les trois hommes se regardent avec nervosité.

LOUISE, en regardant Tom. – En termes d’intégrité physique…

TOM. – Je conteste !

  Mary Wollstonecraft, le frappe avec son bâton.

MARY WOLLSTONECRAFT. – Veuillez reprendre.

LOUISE. – Comme je disais, en termes d’intégrité physique, els violences contre les femmes sont l’une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde et pourtant les moins reconnues. Selon la Banque mondiale, le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour les femmes entre 15 et 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et la paludisme réunis.

MARY WOLLSTONECRAFT. – Puis-je savoir pourquoi vous tenez un tel propos.

LOUISE. – Bien sûr, elle pointe du doigt son œil gauche qui est gonflé, voyez-vous, je suis frappée chaque jour par mon mari ici présent qui est Tom.

Tout le monde le regarde.

CONSTANCE, ANGELA, à l’unisson. – Comment osez-vous !

TOM. – Elle ment…je…ne…connais pas cette femme !

LOUIQZ. – Niez la vérité.

TOM. – J’avoue ! Mais elle le mérite ! Elle s’oppose à mes décisions ! Il faut qu’elle comprenne que c’est moi qui commande !

BRUNO LEMARCHAND. – Il a tout fait raison. Les femmes doivent comprendre que les hommes dictent les décisions et non le contraire !

ELLIOT. – C’est pourquoi il faut les battre ! Les femmes sont faibles !

CONSTANCE. – Que diable dites-vous !?

LOUISE. – J’en suis outrée !

ANGELA. – Que diable dites-vous !?

Mary Wollstonecraft, frappe les hommes sans relâche avec son bâton.

MARY WOLLSTONECRAFT. – Bien. J’ai pris ma décision. Ils la regardent. Les hommes sont inquiets. Il faut que cette tyrannie cesse. Les femmes subissent là bien des injustices.

BRUNO LEMARCHAND. – Comment !?

ELLIOT, TOM, d’une seule voix. – Je m’y oppose !

BRUNO LEMARCHAND. – Nous avions convenu que vous nous ferez gagner ! Je vous ai même payé pour cela !

CONSTANCE, ANGELA, LOUISE, ensemble. – Comment avez-vous osé !?

BRUNO LEMARCHAND. – Oui j’ai osé ! Vous croyez vraiment que j’allais laisser des femmes au pouvoir ? Non ! Vous êtes faibles et incompétentes ! Vous proférez des propos indignant !

ELLIOT. – Les femmes doivent rester à leur place !

TOM. – Nous exécrons le droit des femmes !

MARY WOLLSTONECRAFT. – Au début, je le reconnais, j’ai accepté ce marché. Mais après avoir écouté ces dames, ma vision a radicalement changé. Je ne peux laisser un affront comme cela.

BRUNO LEMARCHAND, ELLIOT, TOM, à l’unisson. – Pourquoi défendre les droits des femmes !?

MARY WOLLSTONECRAFT. – L’égalité des sexes est un droit humain fondamental ! C’est également un facteur essentiel dans la lutte contre la pauvreté. Les sociétés ne peuvent prospérer durablement quand la moitié de leur population n’a pas suffisamment accès aux ressources économiques et sociales. Elle sort l’argent de sa porche et le jette en l’air. Prenez les armes mesdames ! Reprenons nos droits ! Voyez-vous, c’est la révolte des femmes !

RIDEAU